Papier-collants, Caroline Lamarche & Nathalie Amand




La Pierre d’Alun a le grand plaisir de vous annoncer, la parution dans sa collection La Petite Pierre du vingt-quatrième livre, entièrement en couleur, Papier-collants, textes inédits de Caroline Lamarche, illustrations de Nathalie Amand.
Cet ouvrage de 64 pages, au format 11 x 14 cm, est tiré à 500 exemplaires vendus au prix unitaire de 15 euros. Vingt-cinq premiers exemplaires de tête, sous étui, signés et numérotés de 1 à 25 par les auteures sont accompagnés d’un collage original de Nathalie Amand. Les exemplaires de tête sont épuisés.

Avec l’aide de la Fédération Wallonie Bruxelles.

Papier-collants

Papiers collés ou collants de papier ? S’il est ici question de collages, il est aussi question d’un érotisme subtil qui s’épanouit pleinement dans les contraintes d’un exercice de style à la manière des blasons. Antidote à l’éternel retour d’une guerre des sexes idéologique, loin d’un (im) moralisme confit en prétention, le morcellement du corps féminin renoue ici avec l’émerveillement et le plaisir. Il y règne une subversion que l’on hésitera à qualifier de « douce » dès lors qu’elle conjugue le trouble et la beauté, la jouissance et la rigueur clinique, la docilité et l’impertinence, en cela complice des ruses inépuisables du désir. Un jeu intemporel, revisité en ces pages par des trouvailles alliant rigueur et fantaisie, entre motifs anatomiques, animaux, floraux, typographiques, et les mots qui les accompagnent. 
Caroline Lamarche

en deçà des apparences

Les images réalisées par Nathalie Amand nous offrent une série de tableaux dans lesquels les cours d’eau concernés servent de fil conducteur à un travail orienté vers le mystère et la recherche de la lumière. C’est une démarche à la fois spirituelle et sensorielle qui nous renvoie tout à la fois à l’essence de l’acte photographique et plus simplement à sa capacité de « révéler » la part visible de l’invisible.
Le mystère : il est partout, quasi impalpable, parfois suggéré, rarement révélé. Il faut se donner la peine d’entrer dans l’image et se laisser piéger par le dédale végétal qui s’offre au regard. La luxuriance, quasi animale, ou pour le moins sensuelle, nous invite à la perdition. L’eau est évidemment présente, non pas dans l’élégance des courbes qu’elle dessine au hasard des variations géologiques, mais dans l’interpénétration des éléments : terre, eau, air. Le minéral et le vivant se mêlent et s’étreignent dans les soubresauts telluriques dont chaque image semble être la métaphore. Vie, mort et métamorphoses dont procèdent les cycles de la nature…
La démarche de l’artiste serait-elle romantique ? Car ici le mystère qui se dégage est imprégné des petites peurs et des grandes joies que ressent le voyageur quand l’immensité sylvestre semble se refermer sur lui. Avec la sensation d’être englouti par la nature matricielle, par la nature femelle… Disparaître pour être ! 
C’est l’esprit « Wanderer » que l’on retrouve dans les tableaux d’un Caspar Friedrich et dans la musique de Schubert. Ainsi, la démarche photographique de Nathalie Amand s’inscrit dans une continuité plastique, celle des paysagistes, tandis que la musicalité des choses et des êtres s’impose, comme jaillissant de l’image.
La lumière : survenant au détour d’un rayon de soleil, elle s’affirme soudain, éclairant la scène photographique jusqu’à l’éblouissement tandis que par contraste, elle souligne le velouté des zones sombres et la profondeur des noirs. Attendue et désirée par une artiste patiente, soumise aux contingences du lieu et de l’heure, totalement disponible, elle se laisse capter en cet instant décisif, unique, irremplaçable. Il y a quelque chose qui relève de l’amour dans cette démarche, tandis que la rencontre quasi surnaturelle de la lumière et du mystère renvoie à une certaine idée du sacré. 
Comme autant de sanctuaires, ces lieux cachés, protégés, qui se révèlent à ceux qui les cherchent et les méritent.
Bruno Lestarquit

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